Valneva face au défi de la commercialisation de son vaccin de la Covid
Valneva espère obtenir le feu vert de l’Union européenne pour la commercialisation de son vaccin de la Covid-19 d’ici à la fin du mois d’avril. Il deviendrait alors le premier vaccin français arrivé sur le marché. "Nous pourrons commencer à distribuer les premières doses aux États membres au début du mois de mai", précise son directeur, Franck Grimaud. Mais si les jalons de la croissance de la biotech sont posés, il reste encore à transformer l’essai. Valneva va en effet devoir trouver sa place sur un marché déjà encombré par Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca ou encore Johnson & Johnson, qui ont raflé la plupart des contrats auprès des États. Les pays occidentaux croulent désormais sous les stocks et même Covax, chargé de pallier le déficit de vaccins dans les pays du Sud, s'avère plus frileux à conclure de nouveaux contrats d’achats. La marge de manœuvre est d’autant plus délicate pour Valneva que son vaccin ne sera destiné, à ses débuts, qu’à la primo-vaccination des adultes de 18 à 55 ans. Mais le laboratoire apporte aussi sur le marché un vaccin dit inactivé, une technologie éprouvée de longue date, et susceptible de convaincre certains récalcitrants aux vaccins à ARN messager. "Les vaccins inactivés sont par ailleurs reconnus pour être parmi les mieux tolérés, avec peu d’effets secondaires après l’injection. Ils sont notamment utilisés chez des nourrissons dès l’âge de 2 mois", ajoute Franck Grimaud. L’argument suffira-t-il ? s'interroge Le Monde, avant de répondre: "dernier arrivé en date en Europe, le vaccin de l’américain Novavax, qui s’appuie, lui aussi, sur une technologie plus classique, peine à trouver son public depuis ses premières livraisons sur le Vieux Continent, au mois de février."
(Le Monde – 1er avril 2022)