Une étude française montre la réalité du Covid long

Des chercheurs de l’Inserm, l’AP-HP et l’Université de Paris publient dans Clinical Microbiology and Infection les résultats de suivi d’une cohorte de patients, hospitalisés de la Covid-19. Six mois plus tard, 60% présentaient encore au moins un symptôme et un quart trois symptômes ou plus de la maladie (essentiellement fatigue, difficultés respiratoires, douleurs articulaires et musculaires). Un tiers de ceux qui avaient un travail avant n’y étaient pas retournés. Les auteurs notent qu’être une femme ou avoir eu une forme initialement grave (plus de trois symptômes à l’admission ou admission en soins intensifs) augmente le risque de symptômes au long cours. Ils reconnaissent également une limite à leur étude: sur les 2.500 patients éligibles, seulement 1.137 sont venus au rendez-vous des six mois. Si la réalité du Covid long s'affirme désormais, sa quantification reste donc difficile. "Chaque étude a des résultats différents", remarquait la semaine dernière, lors d’un séminaire en ligne, le Dr Viet-Thi Tran, épidémiologiste (Hôtel-Dieu, AP-HP). Selon les travaux, "cela va de 90 à 50% (des patients) pour les études à l’hôpital, de 40 à 10% dans les études en ville. Tout ça est lié au pays, au contexte, au moment où on a évalué les choses par rapport à la dynamique de l’épidémie et par rapport au temps depuis le début des symptômes chez les patients". D’anciens malades souffrant de symptômes au long cours affirment par ailleurs que leur état s’est amélioré lorsqu’ils ont été vaccinés contre la maladie. Des récits accueillis avec une certaine prudence, mais des spécialistes estiment qu’ils méritent d’être étudiés.

(Le Figaro – 11 mai 2021)