Trump président, la Californie rejette une régulation du prix des médicaments
Donald Trump a remporté l'élection présidentielle américaine. Un choc pour les marchés financiers, qui devraient chuter ce mercredi en Europe et aux Etats-Unis, suivant la débâcle asiatique. Au Japon par exemple, le Nikkei perd plus de 5%. Pour l'industrie pharmaceutique, cette élection ouvre une période de doute. Donald Trump a en effet été particulièrement flou sur ses projets. Le républicain a promis en début de campagne jusqu'à 300 milliards de $ d'économies par an sur les dépenses, en ouvrant des négociations avec les industriels. Un objectif irréaliste, alors que l'assurance publique Medicare Part D (médicaments d'ordonnance) dépense chaque année environ 80 milliards. Il a également dénoncé à plusieurs reprises le lobby pharmaceutique, et annoncé la suppression des "barrières pour l'accès au libre marché des fabricants de médicaments qui proposent des produits fiables, sûrs et moins chers". Donc la possibilité pour les assureurs de réimporter des médicaments vendus moins cher à l'étranger. Une idée là aussi surprenante dans un discours qui fait habituellement l'éloge du protectionnisme. "Donald Trump n'est pas l'ami de l'industrie pharmaceutique", titrait en mars dernier le magazine Pharmaceutical Commerce. Et le secteur, assez discret dans la campagne, ne l'a pas soutenu: avec seulement 163.876 $ de dons, contre 11.802.023 $ pour Hillary Clinton, selon le site OpenSecrets. Avec une large majorité au congrès et une plus légère au Sénat, le milliardaire devrait par ailleurs mettre fin, ou du moins sérieusement amputer, la réforme du système de santé de Barack Obama. Une bonne nouvelle cependant pour les laboratoires américains: le "no" assez large (54%) des Californiens à la prop 61. Vigoureusement combattue par l'industrie, avec un budget de campagne qui a dépassé les 100 millions de $, cette proposition visait à fixer les prix des médicaments payés par l'Etat de Californie sur celui du département des Anciens combattants, la seule entité publique américaine autorisée à négocier les tarifs.