S'en remettre aux intelligences artificielles ?

Emmanuel Macron va recevoir à dîner mercredi soir des chercheurs internationaux en intelligence artificielle (IA), avant de se voir remettre jeudi le rapport du mathématicien et député La République en marche Cédric Villani. Un discours devrait suivre au Collège de France pour dévoiler sa stratégie, avec l'ambition de conforter la place de la France dans la "course à l'armement" autour des applications de l'IA, dont la santé. Des logiciels intégrant de l'IA sont déjà utilisés pour proposer des traitements du cancer; des robots ayant une apparence humaine servent à accompagner, voire surveiller des personnes dépendantes; des implants cérébraux sont testés pour soigner certains symptômes de la maladie de Parkinson, détaille La Croix. Mais le développement de ces nouvelles technologies pose de multiples questions: qui sera responsable si un logiciel fait une erreur de diagnostic ? Existe-t-il un risque qu'une personne âgée développe un attachement affectif à un robot ? Où passe la frontière entre le vivant et la machine ? Les Etats généraux de la bioéthique devraient apporter certaines réponses, et proposer des évolutions de la législation. Dans un rapport de décembre 2017, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) recommandait par exemple de former à l'éthique les concepteurs de logiciels, en même temps que les citoyens ou encore d'imposer aux entreprises privées qui utilisent des algorithmes des obligations de transparence.

(La Croix, La Tribune - 27 mars 2018)