Quelle vie après un cancer ?

Le Monde rapporte les résultats de "VICAN5", une enquête de l'Institut national du cancer (INCa) et l'Institut national de la recherche et de la santé médicale (Inserm), sur la vie de 4.179 personnes âgées de 23 à 87 ans auxquelles un cancer avait été diagnostiqué cinq ans plus tôt. Après cette période, près des deux tiers des répondants (63,5%) assurent avoir conservé des séquelles de leur maladie. Parmi les principaux troubles évoqués: des modifications de l'image du corps, des douleurs, une fatigue chronique, des troubles moteurs ou de la vision. "Ces personnes sont sorties de la phase de traitement, mais ont encore besoin de soins", relève Patrick Peretti-Watel, directeur de recherche à l'Inserm et coresponsable scientifique de l'étude. La fatigue est couramment citée (48,7%), ainsi que des sensations douloureuses (73%). Des troubles qui perturbent la vie quotidienne, affectent la qualité de vie et peuvent devenir "dévastateurs par leurs répétitions ou par un jeu de cumul", relève l'étude. Or à peine un quart des malades (26,1%) estiment bénéficier d'un suivi médical ou paramédical pour ces symptômes. Les deux tiers des personnes qui ont eu un cancer des poumons se plaignent ainsi d'une qualité de vie "dégradée", suivis de ceux atteints d'un cancer du col de l'utérus (60,8%), d'un cancer des voies aéro-digestives supérieures (55%), et d'un cancer du sein (50,9%). Une perception qui ne connaît "aucune évolution significative" entre deux et cinq ans après le diagnostic. "Il y a une stabilisation de la dégradation de la qualité de vie, les gens ne vont pas mieux, mais ne vont pas moins bien", résume Patrick Peretti-Watel.

(Le Monde - 21 juin 2018)