Quand d’anciennes molécules servent à créer des biotechs

Le Figaro s'intéresse à la biotech Noema, créée l’an passé à partir de quatre molécules de Roche. L’un de ses fondateurs, George Garibaldi, ancien patron des neurosciences du laboratoire suisse, a fait le pari que ces "candidats médicaments", qui ne correspondaient plus aux priorités stratégiques de Roche, pouvaient connaître une deuxième vie. Ils sont aujourd'hui développés contre certaines maladies neurologiques orphelines. Côté financement, Sofinnova Partners, l’un des leaders européens du capital-risque spécialisé dans les sciences de la vie, est à la manœuvre. Le fonds de capital-risque français a fait une spécialité de ce rôle d’entremetteur entre des créateurs de biotechs, des laboratoires cherchant à se séparer de molécules et des investisseurs. C’est la quatrième fois qu’il participe, comme principal investisseur, à la création d’entreprises à partir d’actifs passés sous licence par Roche. Il l’a notamment fait dès 1998 avec Actelion (maladies rares), racheté depuis pour 27 milliards d'€ par Johnson & Johnson. Également à son palmarès, des molécules du suédois Novo Nordisk qui ont permis de créer Corvidia Therapeuthics (maladies cardio-rénales) ou de Johnson & Johnson qui ont donné naissance à Movetis (troubles gastriques et intestinaux). Avec cette stratégie, Noema gagne du temps, en évitant le développement préclinique des molécules, ainsi que les phases I et II, déjà conduites par Roche. "D’ici cinq à six  ans, Noema espère commercialiser les deux premiers, ce qui est court par rapport au cycle de développement classique d’un médicament qui est de dix à quinze ans", explique Antoine Papiernik, patron de Sofinnova Partners. 

(Le Figaro – 3 décembre 2020)