Prix des médicaments : deux institutions pointent les failles françaises
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE), s'est saisi de la question du prix et de l'accès aux nouveaux médicaments. "L'envolée des prix des traitements innovants suscite de grandes interrogations sur la soutenabilité financière pour les régimes de Sécurité sociale". Selon cette assemblée, "les mécanismes de régulation contenus dans l'accord-cadre entre l'Etat et les industriels ont depuis longtemps montré leurs limites et ne fonctionnent plus lorsque plusieurs laboratoires fabriquent le même produit". Le projet d'avis devrait ainsi dresser un état des lieux international et distinguer les domaines qui doivent faire l'objet d'une régulation globale de ceux qui peuvent être traités dans le cadre national, précise Le Moniteur des Pharmacies. La Commission des comptes de la Sécurité sociale donne déjà quelques pistes avec une récente note qui compare la prise en charge des médicaments en France par rapport à ses voisins européens autour de cinq pathologies cancéreuses. Verdict: "Du fait d'un recours plus rapide aux nouvelles molécules et de prix s'alignant plus tardivement quand de nouvelles molécules plus innovantes tendent à arriver, cela aboutit, sur la période 2004-2014, à un surcoût relatif des traitements en France comparativement aux autres pays européens". En 2004 par exemple, le Royaume-Uni a obtenu 76% du prix français sur l'Herceptin® (trastuzumab), 79% sur le Glivec® (imatinib) et 83% sur l'Avastin® (bévacizumab), notent Les Echos. Mais, l'Hexagone se rattrape ensuite: c'est le seul pays sur les huit étudiés à afficher plus de 20% de baisse en dix ans.