PLFSS: les complémentaires dénoncent une taxe exceptionnelle "sans justification"

Déjà opposées au projet de taxe exceptionnelle de 1 milliard d'€, les complémentaires santé redoutent de voir la facture encore s'alourdir d'une centaine de millions supplémentaires. Dans la lettre rectificative au PLFSS 2026, le gouvernement fixe en effet le montant de cette contribution à 2,25% de l'ensemble des cotisations des adhérents en 2026, contre 2,05% précédemment. Soit un total de 1,1 milliard d'€, dont une partie devra compenser le coût de la suspension de la réforme des retraites. Les députés ont déjà rejeté cette taxe santé exceptionnelle en commission des Affaires sociales. L'Assemblée nationale pourrait aussi aller en ce sens, mais certains craignent que le Sénat ne lui soit favorable. En attendant, les complémentaires fourbissent leurs armes, et alertent sur le coût inévitable qu'aurait une telle mesure pour les assurés. "Nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Sans aucune raison, aucune justification, on cible le seul secteur économique de l'assurance, pour compenser le coût de la suspension de la réforme des retraites", tance Florence Lustman, présidente de France Assureurs, la fédération représentant le secteur. Pour justifier son projet de taxe, l'exécutif rappelle de son côté que les complémentaires santé ont augmenté leurs tarifs pour 2025 en prévision de transferts de charges qui n'ont finalement pas eu lieu, après la chute du gouvernement Barnier. "La contribution à un milliard, les assurés l'ont déjà payée", a expliqué jeudi 23 octobre, lors d'une conférence de presse, Pierre Pribile, directeur de la Sécurité sociale.

(Les Echos – 30 octobre 2025)