PLFSS 2026: le Leem alerte sur un risque de désengagement des laboratoires

Les modalités de taxation et de régulation du médicament adoptées à l'Assemblée lors des débats sur le budget pourraient dissuader les laboratoires d'investir et même de distribuer en France leurs innovations, alerte le Leem, principal syndicat du secteur. Les griefs sont nombreux, entre des baisses de prix qui devraient atteindre 1,4 milliard l'an prochain; une nouvelle taxe qui devrait remplacer la "clause de sauvegarde" en élargissant son assiette au chiffre d'affaires brut, plutôt que net; ou encore un amendement adopté qui prévoit de publier les montants de remises que versent chaque laboratoire à la Sécurité sociale et donc les prix nets des médicaments. Ces informations, aujourd'hui confidentielles, facilitent les négociations entre la Sécurité sociale et les laboratoires, qui évitent ainsi un prix officiel trop bas en France, au risque, sinon, de se voir réclamer des baisses comparables dans d'autres pays. C'est d'ailleurs l'objectif des Etats-Unis, qui réclament des prix comparables à ceux des autres pays développés. Mais plutôt que d'accepter ces baisses, les laboratoires pourraient préférer ne pas lancer leurs nouveaux médicaments en France et éviter ainsi d'être pénalisés. "Les laboratoires pharmaceutiques redoutaient que l’administration Trump ne leur impose de transmettre les prix nets payés à l’étranger", explique Thomas Rapp, économiste à l’Université Paris cité. Mais si le PLFSS est adopté tel quel, la France leur fournira elle-même ces informations. "La France est en train de dire: les innovations, on n'en veut pas", déplore Clarisse Lhoste, présidente du laboratoire MSD en France et représentante du Leem.

(Le Figaro – 11 novembre 2025; Les Echos – 10 novembre 2025)