Origines du Sars-CoV-2: le rapport de l'OMS n'apporte que peu de réponses

Le bilan de la mission internationale sur les origines du Sars-CoV-2 devrait être officiellement publié ce mardi, mais il a d’ores et déjà été revu par la Chine et envoyé sous embargo aux États membres. De nombreux éléments ont filtré dans la presse, sans révélation fracassante, constate Le Figaro. Ainsi, le rapport juge "probable à très probable" le scénario d'une transmission du virus d’un animal réservoir - probablement la chauve-souris - à l’homme par l’intermédiaire d’un autre animal. Sans apporter de réponse sur ce dernier: les experts suggèrent simplement que le virus pourrait avoir été acheminé à Wuhan depuis des "fermes d’animaux sauvages", citant notamment la civette, le blaireau-furet ou le vison. La transmission directe du virus via l'animal réservoir est aussi jugée "possible à probable". Autre scénario jugé "possible", celui d'une transmission par de la viande surgelée. Cette piste, défendue par Pékin, qui affirme que le coronavirus aurait pu être importé en Chine, n'est pourtant étayés que par de très faibles arguments, à savoir des tests réalisés par des chercheurs chinois en laboratoire. Les enquêteurs balaient en revanche la piste d’un accident survenu au laboratoire hautement sécurisé de l’Institut de virologie de Wuhan, qu’ils jugent "extrêmement improbable". À travers ces conclusions, c'est un peu un aveu d'impuissance que livre l'OMS, soulignent Les Échos. "Des études complémentaires sont nécessaires", ajoute l'organisation, en appelant à élargir l'enquête à d'autres pays, même en dehors de l'Asie du Sud-Est, une autre demande qui suit la ligne adoptée par Pékin. Dans une récente lettre ouverte, une trentaine de scientifiques internationaux réclamaient une enquête indépendante, rappelant que celle de l'OMS avait été négociée sans "transparence suffisante" et que "la plupart des travaux sur le terrain étaient menés par la partie chinoise".

(Le Figaro, Le Monde, Les Échos – 30 mars 2021)