Nouvelle alerte sur le dérapage des dépenses de santé

Le Comité d'alerte sur l'évolution des dépenses d'assurance-maladie a publié mardi un premier avis inquiétant. Sur les premiers mois de 2025, les dépenses ont pourtant moins augmenté, à hauteur de 500 millions d'€, que dans la prévision révisée de la loi de financement de la Sécurité sociale. Mais ce répit pourrait être de courte durée, avec "des risques importants de dépassement de l'objectif fixé pour 2025". En cause, l'évolution des dépenses de soins de ville, qui avaient déjà augmenté de 4,1% l'an dernier, contre 3,2% prévus, et qui nécessite un "encadrement effectif", notent Les Echos. Les produits de santé et les indemnités journalières sont également pointés du doigt. Ainsi, les économies attendues sur les médicaments "pourraient n'être que partiellement réalisées" tout comme celles liées à la maîtrise médicalisée des dépenses et à la lutte contre la fraude. Les experts appellent en outre à s'attaquer au déficit croissant des établissements de santé publique, avec une vigilance particulière concernant ceux "qui ne paraissent pas en mesure de retrouver à un horizon prévisible un niveau d'activité au moins équivalent à celui de l'avant-Covid". Un sujet socialement très sensible. Cette alerte intervient au lendemain de la publication par la Cour des comptes d'une note sur l'Ondam et quelques jours après une conférence du gouvernement sur les finances publiques, où le déficit de la Sécurité sociale de 22 milliards en 2026 a figuré en bonne place. La ministre des Affaires sociales, Catherine Vautrin, a souligné qu'il "est très important de noter que la maladie est plus importante dans les dépenses que les retraites".

(Les Echos – 16 avril 2025)