Médicaments et grossesse: la généralisation des pictogrammes suscite des critiques

Mandatée par la direction générale de la santé (DGS), l'ANSM propose de faire évoluer le système d’information sur les dangers de certains traitements pendant la grossesse. Depuis 2017, un pictogramme "danger" ou "interdit" est déjà apposé sur certaines boîtes de médicaments pour prévenir des risques tératogènes (susceptibles de provoquer des malformations chez l’embryon) ou fœtotoxiques (effet sur la croissance du fœtus et le développement des organes). Pour améliorer l’information, l'ANSM, qui se base sur les préconisations d'un comité scientifique temporaire (CST) mis en place en 2023, propose plusieurs changements, dont l'apposition de nouveaux pictogrammes sur tous les médicaments, contre environ 70% aujourd’hui, dont un tiers comporte le logo "interdit" et deux tiers celui de "danger". Autre modification, outre les risques tératogène et fœtotoxique seraient spécifiés ceux de fausse couche et de troubles neurodéveloppementaux. L’épidémiologiste Catherine Hill, conseillère scientifique de l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac), s'interroge toutefois sur cette mesure. "Le fait d’élargir l’information à tous les médicaments affaiblit considérablement la portée du dispositif, car si l’information est partout, elle deviendra invisible."

(Le Monde – 6 novembre 2024)