Médicaments coûteux : "la France échappe au modèle de pensées anglo-saxon"
Le Figaro s'interroge sur l'intégration du critère d'âge pour les traitements coûteux. Le journal cite le 6e rapport de l'Observatoire des cancers, publié en 2017 par la Ligue contre le cancer, qui indique que quatre Belges sur dix envisagent ainsi de ne plus administrer de traitements coûteux prolongeant la vie des plus de 85 ans pour préserver l'équilibre financier de leur sécurité sociale. Au contraire, pour 72 % des Français, les seniors doivent pouvoir bénéficier des meilleurs traitements. "Jusqu'à présent, la France échappe au modèle de pensées anglo-saxon qui a une vision plutôt utilitariste: la prescription de thérapeutique onéreuse est envisagée en fonction du retour sur investissement pour la société. Une vision qui peut laisser sur le côté des populations comme les personnes âgées", explique le Dr François Blot, président du Comité d'éthique de Gustave-Roussy. Pour autant, en raison de certains préjugés liés à l'âge, la prise en charge de pathologies comme les cancers, chez les plus de 75 ans, demeure parfois trop tardive, soulignait encore le 6e rapport de l'Observatoire des cancers. Près d'un quart des nouveaux cancers du sein diagnostiqués chaque année concernent des femmes de plus de 75 ans. Or, dans cette tranche d'âge, trop de cancers sont détectés à un stade avancé. L'âge est-il alors un critère primordial dans le choix des traitements ? "Il n'intervient que pour une faible part dans la décision médicale. C'est l'âge physiologique qui est pris en compte. A 85 ans, certaines personnes sont plus en forme que d'autres à 75 ans", explique le Pr Éric Galam, médecin généraliste et enseignant à Paris-VII.
(Le Figaro - 8 avril 2019)