"Les vrais chiffres des fermetures d'hôpitaux"

Le JDD s'interroge sur les fermetures d'hôpitaux en France. Une politique désormais assumée par le gouvernement, qui veut faire de la "gradation des soins" (soins courants près de chez soi, actes plus complexes comme un accouchement ou une opération dans un service qui peut-être plus éloigné) un des principes structurants du système de santé et du projet Ma Santé 2022. Ainsi, selon une note de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère de la Santé (Drees), publiée en 2018, le nombre d'hôpitaux en activité est passé de 1.458 sites en 2013, à 1.363 en 2017, soit une baisse de 7%. Les établissements privés sont également concernés. D'abord ceux à but non lucratif: 680 en 2017 contre 712 sites en 2013 (-4%), avant les cliniques à but lucratif: 1 001 en 2017 contre 1 022 entités en 2013 (-2%). "Ces derniers mois, on assiste à une véritable hécatombe", déplore Lamine Gharbi, le président de la FHP. "Huit établissements ont fermé ou sont en liquidation ou en redressement judiciaire. Alors que la natalité a été quasi stable, la moitié des maternités a disparu en vingt ans." Au total, 8.856 lits d'hospitalisation complète ont ainsi été supprimés entre 2009 et 2016. Mais dans le même temps, 13.891 lits d'hospitalisation à temps partiel ont été créés. Si elles inquiètent de nombreux Français, ces restructurations, entamées sous le quinquennat précédent avec la fusion d'établissements dans le cadre des groupements hospitaliers de territoire (GHT), sont en général comprises par la plupart des acteurs du monde de la santé, qui expliquent qu'elles visent à améliorer la qualité des soins et pas seulement à faire des économies.

(Le Journal du Dimanche - 10 février 2019)