Les urgences de l'AP-HP restent mobilisées
Plusieurs services d'urgences de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris étaient toujours en grève jeudi, avant le début d'une grève générale de 24 heures vendredi, à laquelle est appelé "l'ensemble du personnel". Un arrêt de travail bien théorique puisqu'il se limite souvent au port d'un brassard, la continuité des soins devant être assurée. La direction a annoncé la création de 61 emplois supplémentaires, à répartir dans l'ensemble des services d'urgences, où les effectifs à l'avenir "évolueront proportionnellement à l'activité". Une réponse insuffisante pour le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHARE) et Samu urgences de France, qui révèlent le malaise des services à travers une nouvelle enquête. Elle montre d'abord que les équipes sont incomplètes dans 85% des cas. Et cela ne risque pas de s'arranger puisqu'un tiers des médecins urgentistes déclarent que plus de 30% de leurs collègues ont quitté les urgences au cours des trois dernières années. De plus, le temps de travail hebdomadaire, limité à 48 heures par la réglementation européenne, est rarement respecté: 83% des médecins urgentistes travaillent au-delà de cette limite pour assurer le fonctionnement des services. Le communiqué parle même d'une "nouvelle forme de travail forcé": 56% des médecins urgentistes précisent qu'ils aimeraient ne plus faire de temps additionnel, mais se sentent obligés vis-à-vis de leurs collègues pour assurer la permanence et la continuité des soins.
(La Croix - 19 avril 2019; Le Point - 18 avril 2019)