Les recherche médicale en quête d'alternatives aux animaux
Le Figaro s'intéresse aux alternatives à l'expérimentation animale dans la recherche médicale. "Notre travail est avant tout de ne pas utiliser l’animal s’il n’est pas nécessaire. Ce qui est recherché, c’est un organisme biologiquement compétent qui a du sens avant un test chez l’homme", indique Christophe Priou, le président d’ERBC, une société de recherche contractuelle (CRO) réalisant des essais précliniques en France et en Italie. Outre les bien connus tests in vitro, les tests in silico, menés grâce à des calculs complexes apparentés à l’intelligence artificielle, gagnent du terrain, mais aussi des tests in ovo sur des embryons de poulets, c’est-à-dire de moins de 7 jours après la ponte, soit avant même la transformation en fœtus. "En greffant, par exemple, des cellules d’une tumeur de cancer du côlon sur le feuillet embryonnaire qui va se transformer en tube digestif, on peut, en 72 heures, déterminer comment la tumeur va répondre au traitement anticancéreux", explique Valérie Castellani, cofondatrice d’Oncofactory, spécialiste de ces études. Aujourd'hui, ces alternatives se développent d’autant plus rapidement qu'outre les questions éthiques, l'expérimentation sur les animaux est freinée par des pénuries de singes. Mais aussi par la pression d'autres sociétés. Air France a ainsi cessé l’an dernier le transport de singes pour les besoins de la recherche scientifique au titre de sa politique de responsabilité sociétale. Tandis que BNP Paribas a envoyé une lettre à 14 groupes pharmaceutiques dans laquelle elle leur enjoint d'utiliser une substance clone baptisée facteur C recombinant (RFC) à la place du sang des limules, utilisé pour les tests de vaccins.
(Le Figaro – 25 août 2023; GEO – 24 août 2023)