Les nanothérapies confirment leur potentiel en cancérologie

Des chercheurs de l’Institut national polytechnique (INP), à Bordeaux, ont créé un "nanovecteur biomimétique", qui mime le fonctionnement de protéines naturelles. L'objectif est d'y greffer une substance chimique qui, une fois activée par les rayons X de la radiothérapie, permettra de détruire davantage les cellules tumorales qui échappent encore aux thérapeutiques actuelles. Si les premiers bons résultats de laboratoire se confirment, les chercheurs envisagent une application clinique dans le cerveau, post-chirurgie. Après avoir retiré la tumeur, le chirurgien appliquera directement un gel fluorescent de nanoparticules autour de la surface opérée. Ce dépôt sera activé "à la demande", par l’effet de la lumière (photothérapie) et des rayons X de la radiothérapie, qui fait partie des standards de prise en charge de cette pathologie. "Le glioblastome est un cancer dit de mauvais pronostic", explique au Parisien la Dr Véronique Vendrely, radiothérapeute au CHU de Bordeaux. "Les traitements classiques donnent bien sûr des résultats, mais ces résultats sont décevants. Toute recherche qui vise à les améliorer constitue une source d’espoir. Les nanos sont une piste intéressante et prometteuse." De tels vecteurs sont déjà utilisés pour traiter certaines tumeurs. Au congrès de l'Asco, l’institut parisien Curie a ainsi brillé à deux reprises, en 2019 et 2021, pour ses travaux sur les cancers de la sphère ORL.

(Le Parisien – 11 janvier 2023)