Les nanomédicaments, une révolution contre le cancer

Dix mille fois plus petites qu’un grain de sel, les nanoparticules possèdent des propriétés physicochimiques uniques, utilisées notamment par les industriels de la pharmacie. Ces nanomédicaments offrent notamment de nouvelles perspectives en cancérologie. Mise sur le marché en 1995, la chimiothérapie doxorubicine est par exemple encapsulée dans des sphères lipidiques appelées liposomes. "Ces derniers sont semblables aux membranes de nos cellules et sont totalement dégradés une fois qu’ils ont délivré le médicament dans la tumeur", explique Nathalie Mignet, directrice de recherche au CNRS et responsable de l’équipe Vecteurs pour l’imagerie moléculaire et le ciblage thérapeutique. La chimiothérapie cible ainsi davantage les cellules cancéreuses et épargne les cellules saines. Au cours des trente dernières années, une dizaine de nanomédicaments à base de liposome a été commercialisée en oncologie ou en infectiologie. "De nouvelles formes de nanoparticules à base de polymères biodégradables sensible au pH, par exemple, ont vu le jour", ajoute la spécialiste. Les nanoparticules d’oxyde de fer sont par ailleurs utilisées depuis plusieurs années comme agents de contraste en imagerie par résonance magnétique (IRM) en cas de tumeur hépatique. Tandis que l’injection au cœur des tumeurs de nanoparticules de hafnium, un métal, permet d’augmenter l’efficacité de la radiothérapie, selon plusieurs essais menés à l’Institut Curie.

(Le Figaro – 9 mars 2020)