Les laboratoires déploient une stratégie de niche contre le cancer du poumon

Les résultats des essais cliniques présentés à la conférence de l'Asco et les lancements récents de médicaments illustrent les stratégies complexes des grands acteurs de la cancérologie. Les Echos s'intéressent plus particulièrement aux traitements du cancer du poumon, un marché dominé par le Keytruda® (pembrolizumab) de Merck MSD. Depuis la mi-mai, il a un concurrent direct: le Tecentriq® (atezolizumab) de Roche, sur les tumeurs où la présence de la cible moléculaire du médicament est la plus prononcée. BMS, pionnier de l'immunothérapie, cherche aussi de nouvelles réponses, en associant l'Opdivo® (nivolumab) au Yervoy® (ipilimumab) et à une chimiothérapie. Pour soigner les patients qui ne répondent pas à l'immunothérapie, les laboratoires développent en outre des médicaments qui visent plus particulièrement les mutations génétiques des tumeurs (EGFR, MET, HER2, RET etc.). Le grand gagnant de cette voie alternative est le Tagrisso® (osimertinib) d'AstraZeneca. Les résultats présentés au congrès de l'Asco montrent qu'il améliore la survie des patients après chirurgie de près de 70%. AstraZeneca s'intéresse aussi à une autre anomalie liée à HER2. Son essai de phase II avec le T-DXd en partenariat avec Daiichi Sankyo a donné des résultats encourageants. Novartis a récemment obtenu le feu vert américain pour le Trabecta® (capmatinib) qui cible les anomalies de MET (5% des tumeurs), également visées par le Tepmetko® (tepotinib) de Merck KGaA pour lequel la première autorisation est japonaise. Quant à Janssen, il a lui aussi présenté des résultats intéressants avec l'amivantimab qui cible à la fois les anomalies d'EGFR et de MET. Cependant, toutes ces mutations étant rares, un enjeu déterminant est leur détection.

(Les Echos – 3 juin 2020)