Les doutes des Français face à la santé numérique
L'étude "Les Français et la santé", publiée hier par OpinionWay avec le cabinet Deloitte, montre une certaine frilosité des Français face à la santé numérique. Seuls 29% se disent ainsi prêts à utiliser la télémédecine et 58% jugent le virage numérique important pour le secteur. Les résultats montrent aussi une perte de confiance sur les sites Internet ou les forums dédiés à la santé. De 45% d'utilisation en 2016, ils ne sont plus qu'à 17% en 2017. "On constate qu'une défiance s'est installée. Ces sites doivent aujourd'hui se poser la question de la viabilité de leur modèle", souligne Michel Sebbane, responsable de la santé publique chez Deloitte. Les objets connectés accusent également un recul, passant de 19% à 12%. "Ils sont plutôt considérés comme des gadgets et ne servent globalement que pour les activités sportives". Ainsi les appareils électroniques, comme les tensiomètres ou les détecteurs de chute, n'apparaissent pas comme des outils pertinents en matière de prévention. Les sites de prise de rendez-vous en ligne sont en revanche désormais utilisés par un tiers des Français. "On constate que c'est une habitude qui s'est vraiment installée". Selon Michel Sebbane, ces résultats s'expliquent par la crainte d'une diminution des interactions humaines dans la santé. "Parler à son médecin sur Skype, c'est oui. Mais se faire examiner par un robot, c'est non". Les inquiétudes sur la confidentialité des données demeurent de plus très vives. Ils redoutent que "les données personnelles liées à la santé ne soient pas utilisées dans le cadre de la prévention, mais à des fins mercantiles", analyse Thomas Croisier, associé chez Deloitte.
(Le Quotidien du Médecin, L'Usine Nouvelle - 17 mai 2018)