Les différentes ambitions de la téléconsultation
Depuis que l'Assurance-maladie, en accord avec les syndicats de médecins, a décidé le 15 septembre de prendre en charge la téléconsultation, les initiatives se multiplient, constate Libération. Les autorités tablent ainsi sur 500.000 actes en 2019 et jusqu'à 1,3 million à l'horizon 2021. Les premières initiatives visent les déserts médicaux. La commune de Saint-Georges-de-Rouelley, dans la Manche, qui n'a plus de docteur depuis plusieurs années, vient par exemple d'équiper une salle de téléconsultation dans la maison médicale où exercent déjà des infirmiers et des kinés. Une cellule de coordination régionale de télémédecine fait le secrétariat et s'occupe de prévoir l'accompagnement avant, pendant et après la consultation. Pour d'autres acteurs, la téléconsultation est d'abord utilisée comme produit d'appel. Carine Monaco, responsable du groupement Positive Pharma qui coordonne une petite vingtaine d'officines à Lyon, explique: "Ici, il y a une telle concurrence avec des grandes chaînes de pharmacie comme Lafayette ou Boticinal qu'il nous faut trouver des services qui nous différencient. Depuis un an, on y travaille, et la téléconsultation en pharmacie nous a paru très pertinente." Lyon n'est pas un désert médical, mais comme dans la plupart des grandes agglomérations, le temps d'attente pour un rendez-vous avec un spécialiste peut être long. "Avec notre organisation, il faudra compter quinze à vingt minutes d'attente au maximum pour obtenir une téléconsultation avec un généraliste, et autour de trois jours pour un rendez-vous avec un spécialiste."
(Libération - 21 décembre 2018)