Les députés ouvrent l'examen du PLFSS 2025
L’examen du budget de la Sécurité sociale démarre ce lundi en commission des Affaires sociales à l’Assemblée, rapporte Le Figaro. Plus de 1.500 amendements ont déjà été déposés par les députés. Si l’abrogation de la réforme des retraites et le report de six mois de leur revalorisation sont au cœur des débats, les discussions autour des dépenses de santé s'annoncent aussi animées. Leur hausse, à 2,8% selon l'Ondam, sera d'abord freinée par l'augmentation de 4 points du taux de cotisation des hôpitaux. Autre mesure critiquée: la hausse du ticket modérateur chez le médecin, qui pourrait passer à 12 €. Rapporteur général du PLFSS, Yannick Neuder, se méfie de son côté du " coup de rabot de Bercy, qui cherche à faire entrer des carrés dans des ronds", et appelle à engager des "réformes structurelles" qui permettraient de soigner "aussi bien, voire mieux, avec pas forcément plus d’argent". S’il entend maîtriser les dépenses, "ce ne sera pas sur le dos de la santé, mais en gagnant en efficience", affirme-t-il. Le député, également cardiologue, suggère par exemple "de combiner l’autodéclaration pour les arrêts-maladie de courte durée assortie d’un jour de carence d’ordre public", c’est-à-dire non pris en charge par les entreprises ou les mutuelles, plutôt que d’abaisser le plafond des indemnités, comme le prévoit à ce stade le gouvernement. Il réclame aussi la création d’une mission de contrôle et d’évaluation des CPTS, ces communautés professionnelles territoriales de santé inventées par les macronistes, censées lutter contre les déserts médicaux en permettant aux professionnels de mieux s’organiser. En attendant, le gouvernement devra aussi trouver de nouvelles pistes pour gérer la dette de la Sécurité sociale. Le dernier "droit de tirage", voté en 2020, pour un transfert de 136 milliards de déficits supplémentaires vers la Cades, est d’ores et déjà atteint. Compte tenu des transferts déjà réalisés, la Cades ne peut donc plus absorber de nouveaux déficits sans une nouvelle loi organique.
(Le Figaro, Libération – 21 octobre 2024)