Les combinaisons de traitements s'imposent contre les cancers
Les dernières recherches montrent les limites de l'immunothérapie, qui consiste à renforcer le système immunitaire du malade. Malgré le succès de certains produits, comme le Keytruda® (pembrolizumab) de Merck, de nombreuses autres molécules n'ont pas réussi à démontrer d'efficacité importante en monothérapie contre certains types de tumeurs (pancréas ou sein, par exemple). Aussi, si cette catégorie de traitements reste promise à un grand avenir, la règle sera une administration en combinaison avec d'autres produits du même type ou avec les traitements existants (thérapies ciblées, chimiothérapie ou radiothérapie). AstraZeneca par exemple attend dans les prochaines semaines les résultats d'un essai de sa première combinaison de deux immunothérapies (dont Imfinzi®/durvalumab) dans le cancer du poumon. "En cas de succès, l'essai apportera la preuve que l'Imfinzi est efficace en combinaison et cela nous conférera une position de force sur le marché du cancer du poumon, l'un des plus importants, où nous sommes déjà présents avec Tagrisso® (osimertinib)", explique aux Echos son dirigeant, Pasacal Soriot. Le laboratoire disposera alors d'un traitement de référence pour étendre ses recherches. Cette nouvelle approche pose cependant d'autres problèmes, "et tout d'abord celui du recrutement des patients dans des essais où la population cible est tellement étroite qu'ils deviennent difficiles à trouver", explique Arnaud Bedin, directeur médical oncologie chez BMS en France. En outre, si l'immunothérapie passe pour être mieux tolérée que la chimiothérapie, les combinaisons ont tendance à additionner les toxicités. Enfin, tout cela a un prix. "Les laboratoires comme le nôtre, qui pourront combiner leurs propres produits, auront davantage de flexibilité que les autres", juge Bruno Strigini, patron de l'oncologie de Novartis.
(Les Echos - 8 juin 2017)