Les autorités peinent à trouver des réponses à la hausse des déserts médicaux

La densité médicale par département, soit le nombre de médecins généralistes par rapport à la population, a diminué en moyenne de 1% par an en France entre 2017 et 2021, contre -0,77% sous le quinquennat précédent. Les trois quarts des 100 départements français voient leur situation se dégrader, en particulier les territoires ruraux et hyper-ruraux, ainsi que les espaces urbains défavorisés, comme la Seine-Saint-Denis, où l’on compte seulement 1 médecin pour 1.683 habitants, contre 1 pour 1.025 à l’échelle nationale. La séparation entre un sud mieux doté, et un nord et un centre de la France en souffrance, se confirme. Si Emmanuel Macron a reconnu en décembre que la pénurie de médecins était "un des problèmes les plus importants aujourd’hui de notre pays", peu de solutions émergent à court terme. "Les perspectives ne sont pas bonnes, on pensait que ça allait commencer à s’améliorer après 2025, mais cela va finalement se détériorer au moins jusqu’aux années 2030, selon les dernières prévisions", rapporte le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF. Parmi les propositions des candidats à l'élection présidentielle, la contrainte à l’installation gagne du terrain, à gauche comme à droite. Malgré l'opposition ferme de la communauté médicale. "En situation de pénurie, ça n’a aucun sens", martèle Jacques Battistoni, de MG France. "Restreindre la possibilité de s’installer au seul remplacement des médecins partant à la retraite ne bénéficierait qu’aux zones les mieux pourvues."

(Le Monde – 15 mars 2022)