Le gouvernement veut faciliter la vente en ligne de médicaments

Comme promis en mars par le Premier ministre, Edouard Philippe, l'administration du ministère de la Santé travaille sur un assouplissement du cadre législatif de la vente en ligne de médicaments à prescription facultative. Selon un document de travail, présenté par Les Echos, les pharmaciens n'auraient plus besoin d'obtenir une autorisation auprès de leur agence régionale de santé. Une simple déclaration suffirait à débuter cette activité. De plus, les officines pourraient stocker les médicaments dans des entrepôts situés n'importe où dans leur département. Alors qu'aujourd'hui, la distance maximale avec le comptoir est de 300 mètres, ce qui limite les possibilités de diversification pour les pharmaciens qui exercent en centre-ville, là où l'immobilier coûte cher. Une disposition cependant critiquée par Gilles Bonnefond, le président du syndicat USPO. "Si on ouvre un site déporté à 20 kilomètres, demain Amazon et Uber vont demander à faire pareil", prévient-il. Enfin, le gouvernement souhaite autoriser les officines à créer des sites mutualisés d'e-commerce. Une proposition qui doit permettre de partager les coûts et gagner en visibilité, sans pour autant renforcer la concurrence. Les produits disponibles à l'achat seront présentés selon chaque officine, mais sans mentionner les prix pratiqués par les autres. Philippe Besset, le président du syndicat FSPF, doute cependant de cette approche: "Il faut de la transparence sur les prix. Les gens doivent savoir combien coûtent les médicaments." Cet assouplissement de la vente en ligne de médicaments, qui devrait entrer dans le cadre de la loi santé, est la seule concession que le gouvernement compte faire, à la suite de l'avis rendu en avril par l'Autorité de la concurrence sur la distribution de médicaments.

(Les Echos - 23 mai 2019; Le Moniteur des Pharmacies - 22 mai 2019)