Le gouvernement suspend les baisses de remises pour réfléchir à l'économie officinale
Le gouvernement suspend les baisses de remises pour réfléchir à l'économie officinale
Après plusieurs mois de mobilisation et trois journées de grève, les officines ont obtenu la suspension de l’arrêté gouvernemental sur la baisse du plafond des remises commerciales sur les génériques. Le niveau de 30% imposé début septembre, contre 40% auparavant, est donc suspendu pour une durée de trois mois. Ce délai doit permettre à l’IGAS et à l’IGF de réaliser une "mission flash" quantifiant l’impact de ces changements de plafonds sur la rémunération des officines. L’IGAS et l’IGF se pencheront plus largement sur le modèle économique des pharmacies, que les syndicats de pharmaciens estiment de plus en plus fragile, notamment dans les zones rurales. L’USPO, un des deux principaux syndicats de pharmaciens, estime à 30.000 € par an et par pharmacie la marge perdue dans le cas où les remises seraient limitées 20%, comme prévu début juillet 2027. "Le chiffre d’affaires des pharmacies provient à 80 ou 85% de la dispensation de médicaments", rappelle Carine Wolf-Thal, présidente du conseil de l’Ordre des pharmaciens. "Or, dans cette part, près de 90% sont des génériques. La diminution des remises se traduit donc automatiquement et immédiatement par une baisse des marges…" Philippe Besset, président de la FSPF, appelle ainsi à une évolution de l'économie officinale, afin de la décorréler de la vente de médicaments, et de mieux valoriser la qualité et la pertinence de la prise en charge des patients. "Ce n’est pas très valorisant de gagner sa vie grâce à des ristournes… Je préférerais être rémunéré pour des missions que j’assure aujourd’hui gratuitement, comme le suivi de patient."
(La Croix – 25 septembre 2025; Le Figaro – 24 septembre 2025)