Le gouvernement réduit les baisses de prix sur les génériques à 198 millions

Au lendemain de la forte mobilisation du 18 septembre, les pharmaciens ont obtenu vendredi de l’Etat une réduction des baisses de prix imposées sur les médicaments génériques. L’Etat évoque désormais 198 millions d'€ d'économies, contre 241,5 millions jusqu’alors, selon l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). "Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un coup de massue pour le réseau officinal", souligne le syndicat. Selon Le Moniteur des Pharmacies, cette baisse devrait entraîner une ponction de 38 millions d'€ sur les marges des officines et de 8,1 millions pour les grossistes. Elle concerne 52 spécialités pharmaceutiques et doit entrer en vigueur dès le 1er octobre. Avec la baisse du plafond des remises commerciales, le secteur attend désormais un impact de l’ordre de 75 millions d'€ pour les officines françaises. Philippe Besset, président de la FSPF, a d’ores et déjà prévenu que les pharmaciens allaient continuer leurs actions de revendication, dont la grève des gardes. Mais le gouvernement reste sous pression pour contenir les dépenses. Il vient d'ailleurs d'obtenir la validation du comité d’alerte sur les dépenses de l’Assurance-maladie, qui juge les économies annoncées, estimées à 1,5 milliard d'€, "certaines, probables ou vraisemblables". Selon son avis, ces mesures "contribueront à prévenir une dégradation supplémentaire" du déficit de la Sécurité sociale, prévu à 21,9 milliards d'€ en 2025. L’hôpital supporte l’essentiel de l’effort avec 680 millions d'€ de dotations annulées, suivies de 550 millions sur les baisses de prix des médicaments et 150 millions grâce au report des revalorisations des soignants libéraux. Mais les experts préviennent: ces économies pourraient "entraîner une dégradation" des comptes hospitaliers et restent insuffisantes face aux risques de dépassement des dépenses de ville.

(Le Moniteur des Pharmacies, Libération – 19 septembre 2025)