Le gouvernement ouvre le chantier du "reste à charge zéro"
Les financeurs privés et public, deux ministres (Agnès Buzyn, Delphine Gény-Stephann), l'administration, les dentistes, les opticiens et les audioprothésistes sont conviés ce mardi au ministère de la Santé pour le lancement officiel de la concertation qui doit aboutir à la mise en oeuvre avant 2022 du "reste à charge zéro" en dentaire, optique et audioprothèses. Les pouvoirs publics espèrent prendre les premiers arrêtés vers le mois de mai, et passer les mesures d'ordre législatif dans le budget de la Sécurité sociale pour 2019. Trois objectifs ont été fixés. D'abord, garantir une offre plurielle, donc proposer à l'assuré toute une gamme de produits étiquetés "zéro dépense". Ensuite, s'assurer de la pertinence et de la qualité des appareillages. Enfin, éviter que les complémentaires santé ne procèdent à une nouvelle hausse de leurs tarifs pour financer celle de leurs remboursements. Un objectif qui s'annonce compliqué. Président de la Mutualité française, Thierry Baudet a déjà prévenu que "si on demande aux mutuelles de rembourser plus, les cotisations devront elles aussi augmenter". L'économiste Frédéric Bizard dénonce de son côté un projet mené sans se donner les moyens de repenser le système. "On se trompe d'objectif. La France est le seul pays au monde à viser un reste à charge nul sur des soins courants. Cela n'a aucun fondement économique ou social, et c'est très coûteux", explique-t-il.
(Le Parisen, Les Echos - 23 janvier 2018)