Le gouvernement demande plus d'un milliard d'effort au secteur pharmaceutique
Présenté hier, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2023 table sur un "effort d’efficience" de 1,1 milliard d'€ sur les produits de santé. Cette somme se décompose en 900 millions d’€ de baisses de prix, et 200 millions d'€ de clause de sauvegarde, précise L'Usine Nouvelle, qui cite le ministère délégué chargé des comptes publics. Il s'agit du plus gros effort demandé au secteur depuis 2018 (1,5 milliard à l'époque), après des baisses limitées à 640 millions d'€ en 2021 et 800 millions l'an dernier. Ce projet "tourne le dos à l'innovation, sonne le glas des ambitions industrielles de la France et menace à terme l'accès des Français à leurs médicaments", dénonce Thierry Hulot, le président du Leem. Bercy juge de son côté cet effort raisonnable par rapport "à une dynamique de dépenses de produits de santé qui augmente de 6% par an". Le gouvernement estime en outre que ce budget respecte les promesses de soutien public à l'industrie de la santé faites lors du précédent quinquennat, notamment celle de faire progresser les remboursements des produits de santé de 2,4% par an. Mais les laboratoires pharmaceutiques craignent que le point de départ à partir duquel l'État va juger de l'évolution des remboursements de médicaments soit trop bas et déconnecté de la réalité du marché - très dynamique. Résultat: ils devraient rétrocéder in fine à l'État beaucoup plus d'argent qu'annoncé aujourd'hui, expliquent Les Echos. Selon le journal, le Leem doit tenir une réunion ce mardi pour organiser sa riposte en amont des débats au Parlement. Le gouvernement veut aussi mettre à contribution le secteur de la biologie médicale (250 millions d'€) et celui de l'imagerie médicale (150 millions). Il entend économiser 180 millions grâce à la lutte contre la fraude, et mettre les complémentaires santé à contribution à hauteur de 150 millions.
(Les Échos – 27 septembre 2022; L'Usine Nouvelle – 26 septembre 2022)