Le G5 Santé attend des réponses sur la politique du médicament
Le G5 Santé, cercle de réflexion qui réunit les dirigeants de huit entreprises de santé françaises, attend ce jeudi, à l’occasion de son colloque annuel, de nombreuses réponses du ministre de la Santé sur la politique du médicament. Le PLFSS 2023 a en effet créé un choc au sein du secteur, qui s'inquiète notamment de l’instauration d’appel d’offres pour les achats de certains médicaments en ville. La mesure vise à renforcer la concurrence entre les acteurs et générer de nouvelles économies. Les industriels, qui dénoncent une catastrophe pour la filière française, estiment qu'elle risque de favoriser les acteurs les moins chers, indiens ou chinois. Si le gouvernement promet de tenir compte d'autres critères que le prix, comme "le respect des normes environnementales" ou "l’impact carbone de la production", les entreprises pronostiquent l'arrêt des investissements dans la production, faute de visibilité et des pertes d'emplois massives, en particulier chez les sous-traitants. "Le problème va au-delà des génériqueurs. Nous sommes tous visés", juge le président du G5, Didier Véron. Autre sujet sur la table, la "clause de sauvegarde", prélevée sur le chiffre d'affaires des laboratoires quand les dépenses de médicaments remboursés dérapent. L'industrie propose de la remplacer par une nouvelle formule de calcul, incluant la croissance du chiffre d'affaires et plus seulement son montant. Elle dénonce aussi l'envol de son coût, passé de 760 millions en 2021, à 1 milliard cette année et 2 milliards, voire plus, en 2023. Une mesure très lourde pour les génériqueurs, à la rentabilité faible. "Déjà au titre de 2021, la clause de sauvegarde pourrait représenter pour Biogaran 35% de son bénéfice annuel", déplore Jérôme Wirotius, directeur général de la filiale générique de Servier.
(Les Échos – 6 octobre 2022)