La Sécurité sociale livre ses pistes d'économies pour 2025
Malgré toutes les incertitudes politiques, les discussions autour du projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 avancent afin de déposer le texte à l’Assemblée avant le 1er octobre. Dans son rapport baptisé "Charges et produits", remis hier au ministère de la Santé, l’Assurance-maladie propose une série de mesures, afin d’économiser 1,56 milliard en 2025. Une trajectoire qui semble incontournable, alors que le déficit de la Sécurité sociale devrait atteindre 11,4 milliards d'€ cette année et 17 milliards en 2027. Pour dépenser moins, la Cnam mise d'abord sur la pertinence des soins et la prévention (plus de 1 milliard de gains attendus). Elle veut renforcer les dépistages systématiques du cancer (sein, utérus, colon), qui ne sont pas assez pratiqués bien qu’ils soient remboursés. Et le dépistage du diabète à un stade précoce, alors que chaque année un tiers des patients sont décelés en stade terminal nécessitant de coûteuses dialyses. Le rapport préconise ensuite 425 millions d'€ d'économies sur la consommation de médicaments en renforçant le bon usage et en poussant l’utilisation des biosimilaires. Le recours à l’ordonnance bi-zone, séparant les soins remboursés à 100% dans le cadre d’une affection de longue durée des autres prescriptions, est aussi évoqué. Il plaide en outre pour réduire de 2% le nombre de jours d’arrêts de travail indemnisés et s'attaque une nouvelle fois à la flambée des coûts des transports sanitaires. L’Assurance-maladie promet par ailleurs de renforcer ses actions de lutte contre la fraude, notamment dans le domaine des audioprothèses, espérant ainsi récupérer 420 millions d'€. Plus symbolique, mais aussi plus commentée, la proposition de dérembourser les prescriptions (médicaments, actes de biologie, de radiologie…) des médecins déconventionnés (secteur 3), note Le Parisien. L'Assurance-maladie en fait une question de logique et de cohérence et espère ainsi couper court à la tentation de certains médecins d’un déconventionnement collectif.
(Le Figaro, Le Parisien, Les Échos – 12 juillet 2024)