La prise en charge de la douleur reste insuffisante en France
Selon un livre blanc dévoilé hier par la Société française d'étude et de traitement de la douleur (SFETD), sur les 12 millions de personnes en France souffrant de douleurs chroniques, 70% ne reçoivent pas de traitement approprié. La prise en charge est notamment déficiente chez les sujets âgés ou les malades du cancer. Ce résultat est issu d'une enquête menée par l'Institut national du cancer en 2010 après de 1.800 patients. Dans 61% des cas, la souffrance de ces patients était sous-traitée. Et seuls 7,3% d'entre eux avaient pu rencontrer un médecin spécialiste de ce problème. "Ces douleurs ne se produisent pas uniquement lors de la phase des traitements. Un an après, quatre femmes sur dix opérées d'un cancer du sein ont des douleurs séquellaires qui parfois vont jusqu'à les empêcher de travailler", indique le Dr Delorme, qui a participé à la rédaction du livre blanc. Pour le président de la SFETD, le professeur Serge Perrot, cette situation s'explique d'abord par la faible mobilisation des pouvoirs publics. Malgré les différents plans lancés depuis 1998, "tout s'est arrêté. En 2014, on a commencé à travailler sur un nouveau plan qui a été stoppé faute de financements". Le spécialiste pointe également la formation insuffisante des professionnels. Actuellement, sur six années d'études médicales du deuxième cycle, moins de vingt heures sont consacrées à la douleur.
(La Croix - 18 octobre 2017)