La pollution fait perdre 1,8 an d'espérance de vie dans le monde

Un résident de la capitale indienne New Delhi perd en moyenne dix années d'espérance de vie à cause de la suffocante pollution de l'air. En 2016, la mégapole de 20 millions d'habitants a connu une concentration annuelle de particules fines (PM2,5) de 113 microgrammes par mètre cube d'air, soit le score le plus mauvais enregistré par l'institut de politique énergétique de l'université de Chicago (EPIC). En Chine, cette pollution fait chuter de 2,89 ans la longévité de chaque habitant en moyenne, et de 5,7 ans pour un Pékinois. La situation tend cependant à s'améliorer. Entre 2013 et 2016, les rejets de particules fines ont baissé de 12% sous l'effet de restriction de l'utilisation du charbon et du nombre de véhicules en circulation. Résultat: l'espérance de vie a progressé de six mois en seulement trois ans. L'Inde et la Chine représentent toutefois 36% des 5,5 milliards d'individus, qui respirent un air non conforme aux préconisations de l'OMS. Et totalisent à eux seuls 73% des décès prématurés dus à ces particules fines. "Les gens peuvent arrêter de fumer pour se prémunir contre les maladies, mais ils ne peuvent pas faire grand-chose à titre individuel pour se protéger de l'air qu'ils respirent", souligne Michael Greenstone, le directeur de l'EPIC. Au niveau mondial, estime l'étude américaine, la pollution atmosphérique réduit l'espérance de vie de 1,8 an en moyenne en 2016. Ce chiffre la place comme le principal danger à la santé des humains, devant le tabac (1,6 an).

(Le Monde, Les Echos - 21 novembre 2018; Le Figaro - 20 novembre 2018)