La pilule associée à un risque accru de dépression
Une étude danoise, conduite à partir du suivi pendant trois ans de plus d'un million de femmes sans diagnostic préalable de dépression, montre que la prise d'une contraception hormonale est associée à un risque potentiel de dépression. Parmi elles, un peu plus de la moitié (55%) étaient sous contraceptif hormonal. Les chercheuses ont observé que sur ces 550.000 femmes, plus de 133.000 se sont fait prescrire des antidépresseurs, et 23.000 ont été diagnostiquées dépressives à l'hôpital. Soit un risque de prise d'antidépresseurs multiplié par 1,23 et de se voir diagnostiquer une dépression par 1,1 dans le cas d'une prise de pilules oestroprogestatives (combinées). Avec une pilule progestative pure (une seule hormone), ce risque s'accroît: multiplié par 1,3 pour la prise d'antidépresseurs et par 1,2 pour un diagnostic de dépression. "Il faut renforcer le dépistage de l'apparition de symptômes dépressifs chez les adolescentes", explique à L'Express Guillaume Fond, enseignant et chercheur à l'Inserm. "Le pic de risque intervient six mois après la première prise. Il faudrait proposer un suivi systématique des symptômes dépressifs, dans les mois qui suivent l'apparition d'une contraception".