La pharma tente de faire face au coup de mou du marché chinois

Le marché pharmaceutique chinois a nettement ralenti en 2024, suivant la baisse de la croissance du pays, constatent Les Échos. Les résultats de plusieurs laboratoires illustrent la tendance. L'américain Merck MSD a ainsi annoncé la semaine dernière l'arrêt, jusqu'à au moins mi-2025, de ses livraisons à la Chine de Gardasil®, son vaccin vedette contre le papillomavirus humain (HPV), pour résorber les stocks invendus. L'objectif d'atteindre 11 milliards de $ de ventes annuelles de Gardasil est abandonné. GSK a de son côté réduit les prévisions de ventes dans le pays du Shingrix®, son vaccin contre le zona, Roche a revu les ventes de son pôle diagnostics à la baisse, et AbbVie celles de sa marque Botox®. AstraZeneca, un des laboratoires les plus présents dans le pays (12% de son chiffre d'affaires), y a de son côté enregistré une croissance de 11% en 2024, contre 32% pour les autres marchés émergents et 26% en Europe. En même temps, la R&D chinoise continue d'accélérer et pourrait profiter de ce coup de mou pour gagner des parts de marché, grâce à des produits moins onéreux. Ainsi, si le Gardasil® est actuellement le seul vaccin HPV approuvé en Chine contre 9 souches du virus, une dizaine d'autres sont en cours de développement, dont cinq couvrent 9 souches et sont en dernière phase d'essai clinique. "La transition vers un vaccin nonavalent produit en Chine va probablement intervenir dans un futur prévisible", remarque une étude de chercheurs chinois parue en novembre 2024 dans le Lancet Regional Health - Western Pacific

(Les Échos – 10 février 2025)