La pharma américaine multiplie les collaborations avec les biotech chinoises

Reuters rapporte la véritable course engagée par l'industrie pharmaceutique pour s'accaparer des médicaments chinois susceptibles de devenir des blockbusters. Au mois de juin, 14 accords d'une valeur potentielle de 18,3 milliards de $ ont été signés par les groupes américains. A titre de comparaison, seuls deux accords de ce type avaient été conclus au cours de la même période l'année précédente, selon les données de GlobalData. Cette accélération devrait se poursuivre, car les fabricants de médicaments américains cherchent à reconstituer leur pipeline de produits futurs afin de remplacer 200 milliards de $ de médicaments qui perdront leur protection par brevet d'ici cinq ans. "La pharma trouve en Chine des actifs de très grande qualité à des prix beaucoup plus abordables que ceux des produits équivalents qu'ils pourraient trouver aux Etats-Unis", explique Graig Suvannavejh, analyste chez Mizuho. D'autant que les paiements initiaux peu élevés de ces accords limitent les risques pour les groupes. Dernier accord en date, Teva, qui vient de signer avec Shanghai Fosun un partenariat visant à développer le TEV-56278, un médicament expérimental destiné au traitement de différentes formes de cancer, notamment le mélanome. Selon Brian Gleason, analyste chez Raymond James, les acteurs chinois devraient représenter de 40% à 50% des accords de licence signés dans la pharma, contre environ un tiers en 2024. "Les entreprises biotechnologiques chinoises progressent chaque jour dans la chaîne de valeur. Elles défient leurs homologues occidentales", abonde Tony Ren, analyste chez Macquarie Capital. D'autant que ces opérations échappent aux droits de douane de l'administration Trump. Ils mettront aussi plusieurs années avant de se concrétiser, avec un possible changement de la politique américaine d'ici là.

(Reuters – 16 juin 2025)