L'hypertension pédiatrique a doublé dans le monde en 20 ans
L’hypertension touche une proportion importante et croissante de la population pédiatrique mondiale, avec 4,28% d’enfants hypertendus et 8,15% pré-hypertendus, selon une méta-analyse publiée dans le Lancet Child & Adolescent. Des chiffres presque deux fois plus élevés en 2020 qu’en 2000, qui soulignent "l’urgence de mettre en place des stratégies de prévention dès le plus jeune âge", estiment les auteurs. En cause, une obésité galopante, mais aussi la sédentarité et la consommation excessive de sel. "Et il n’y a pas de raison que cela ne continue pas, si nous ne mettons pas en place des politiques de santé publique efficaces contre le surpoids, le manque d’activité physique et les déséquilibres nutritionnels", estime Sébastien Hascoet, chef du service de cardiologie pédiatrique de l’hôpital Marie-Lannelongue du Plessis-Robinson. Il redoute désormais de voir apparaître chez les jeunes des pathologies qui touchent aujourd'hui rarement les moins de cinquante ans. "Le risque est celui de complications neurologiques (l’AVC), rénales (avec des néphropathies hypertensives qui peuvent conduire à la dialyse), cardiaques (au risque de développer une insuffisance cardiaque), oculaires (avec la rétinopathie hypertensive)…" Même si des études sont encore nécessaires pour établir clairement quel niveau de tension artérielle dans l’enfance est lié à un surrisque de complications à l’âge adulte.
(Le Figaro – 17 novembre 2025)