L'Etat renonce à sa clause de sauvegarde sur les médicaments d'immunothérapie
Les industriels ont obtenu in extremis la suppression, sous conditions, d'une surtaxe des médicaments d'immunothérapie contre le cancer, si le chiffre d'affaires de cette classe de médicaments dépassait les 850 millions d'€. Ce système de clause de sauvegarde, mis au point en 2014 pour limiter l'impact budgétaire des nouveaux médicaments contre l'hépatite C, a fait un fugace retour dans le PLFSS pour 2021. Mais selon Les Echos, elle est finalement retirée du texte qui sera présenté ce mercredi en Conseil des ministres. "Suite aux concertations, nous allons plutôt laisser les partenaires conventionnels jouer leur rôle et négocier ensemble le montant de baisses de prix que nous avions envisagé", explique le ministère de la Santé. "Nous nous sommes donné rendez-vous à l'automne prochain, et si le rendement n'est pas atteint, nous rétablirons la clause de sauvegarde à titre rétroactif pour 2021." Le journal estime entre 20.000 et 30.000 le nombre de patients qui pourraient bénéficier de ces traitements innovants l'an prochain. La facture nette des remises négociées avoisinerait ainsi le milliard d'€ pour l'Assurance-maladie en 2021, après être passée de 276 millions en 2016 à 646 millions en 2019 (+34 % par an). Mais contrairement aux médicaments de l'hépatite C, dont le coût s'est concentré sur quelques années, les immunothérapies sont appelées à s'installer dans la durée. Il faut donc s'attendre à une montée continue des dépenses, sur la durée. Et même l'espérer, dans l'intérêt des malades.
(Les Echos – 7 octobre 2020)