L'assurance-maladie pour tous peut-elle fonctionner aux Etats-Unis ?

Dans un article rapporté par  L'Opinion, le  Wall Street Journal met en garde contre les effets pervers du plan de la sénatrice Elizabeth Warren, candidate à l'investiture démocrate, pour la santé. Elle plaide pour une remise à plat du système, avec un Medicare For All qui exclurait de nombreux acteurs privés du marché. "Personne ne conteste qu'une grande partie des dépenses du secteur privé dans le domaine des soins de santé font double emploi ou sont inutiles", souligne le WSJ. "Mais cela ne veut pas dire que tout ce qu'elle dit est vrai. En renonçant à de nombreux mécanismes du secteur privé, le plan de Mme Warren risque de déboucher sur des conséquences indésirables telles qu'un recours excessif aux soins, la diminution des médicaments innovants et potentiellement la baisse du nombre de médecins qui traitent les patients américains." Une étude réalisée en 2015 dans huit comtés de New York montre en effet que les patients qui passent du régime Medicare Advantage, financé par Medicare, mais administré par des assureurs privés, à un régime Medicare classique de paiement à l'acte, augmentent de 60% en moyenne leur fréquentation des hôpitaux. Le journal met également en garde contre l'impact d'une baisse de salaires des médecins. Il rappelle que dans les années 1990, de nombreux pédiatres ont vu leurs tarifs de remboursement chuter lorsque les patients sont passés d'un système d'assurance privée à un nouveau régime d'assurance-maladie destiné aux enfants géré par l'Etat fédéral. Du coup, ils ont passé moins de temps avec chaque patient et ont diminué leurs horaires de travail.

(L'Opinion - 8 novembre 2019)