L’Assurance-maladie passe en revue l'impact de la fraude dans la santé
L’Assurance-maladie a engagé une évaluation de la fraude dans le domaine de santé. Un exercice complexe, car la fraude est, par définition, cachée et surtout multiforme. Elle peut être le fait tant des assurés que des professionnels en ville et à l’hôpital, porter tant sur des prestations en nature que des remboursements en espèce, explique Le Figaro. L’Assurance-maladie a donc décidé de prendre le sujet "brique par brique". Ses premiers résultats, dévoilés hier, concernent donc le complémentaire santé solidaire (C2S) et les infirmiers libéraux. Concernant ces derniers, les inspecteurs estiment qu'entre 5% et 6,9% des remboursements seraient entachés par la fraude, soit de 375 à 515 millions d'€. Il s'agit dans la plupart des cas d'infirmiers qui facturent trop cher à la Sécurité sociale, qui facturent des prestations qui n'existent pas, ou les re-facturent plusieurs fois. Il peut également y avoir de la fraude à la prescription et plus rarement une forme d'exercice illégal de la médecine. Des mesures ont toutefois déjà été prises pour éviter ces abus: tous les infirmiers qui s'installent en libéral font désormais l'objet d'un contrôle à blanc, avant de subir un contrôle réel huit mois plus tard. Du côté de la C2S, le montant de la fraude est estimé à 25 millions d'€. Un préjudice minime, d'autant que cinq millions de bénéficiaires potentiels ne demandent pas la C2S. La "non-dépense" s'élèverait de ce fait à 2 milliards d'€, selon l'Assurance-maladie.
(Le Figaro, Le Parisien, Les Échos – 13 mai 2022)