L’artémisinine, une piste de traitement contre le syndrome des ovaires polykystiques ?
Dans une nouvelle étude, des chercheurs chinois de l’université Fudan à Shanghai ont évalué l'efficacité de l'antipaludique artémisinine contre le syndrome des ovaires polykystiques (Sopk). Cette maladie, qui touche 10 à 15% des femmes, recouvre des symptômes variés qui découle d’une même anomalie: une production excessive d’hormones mâles, au premier rang desquelles la testostérone, explique Le Figaro. L'organisme des personnes touchées répond en outre mal à l’action de l’insuline, avec ainsi un risque de problèmes métaboliques. D'où l'idée des chercheurs de tester l’artémisinine, dont ils avaient déjà montré qu’elle augmentait la sensibilité à l’insuline. Les résultats – sur des souris d’abord, puis sur une vingtaine de femmes – sont très prometteurs. Chez les femmes traitées par une dose de 40 mg d’artémisinine trois fois par jour pendant 3 mois, les chercheurs ont observé une baisse du taux de testostérone dans le sang et, à l’échographie, des ovaires d’apparence "plus normale". En outre, dans les trois mois qui ont suivi, 63% d’entre elles ont présenté des cycles menstruels réguliers. Le même effet régulateur sur le taux de testostérone et sur l’ovulation avait déjà été observé au préalable chez des rongeurs modèles de la maladie. L’équipe veut désormais affiner le dosage avant de passer à un essai clinique plus large. Le Dr Geoffroy Robin, gynécologue spécialisé dans l’endocrinologie de la reproduction au CHU de Lille, rappelle toutefois que le syndrome Sopk ne renvoie pas à une seule et unique maladie. "On ne trouvera donc pas un traitement unique pour toutes les femmes", met-il en garde.
(Le Figaro – 17 juin 2024; Le Quotidien du Médecin – 14 juin 2024)