L'affaire du valsartan pose à nouveau la question de la surveillance des produits
Marianne enquête sur les problèmes de qualité de certains médicaments génériques fabriqués en Inde et en Chine. Le magazine revient d'abord sur l'affaire du valsartan, un anti-hypertenseur, dont plusieurs lots pollués par des impuretés, classées cancérigènes probables par l'OMS, ont été découverts par la FDA américaine en juin 2018. L'industriel chinois qui a produit ces médicaments a d'abord mis en avant un problème technique ponctuel survenu sur une seule chaîne de fabrication. Une réponse dénoncée par la FDA, qui indique que ces polluants ont été retrouvés dans d'autres lots. En poursuivant ses analyses, l'autorité de santé découvre en effet que tous les lots fabriqués dans cette usine sont concernés. Il ne s'agit donc plus d'un incident technique, mais d'un défaut touchant tout le processus de fabrication ayant échappé aux contrôles. Pis, la FDA s'aperçoit que les lots renvoyés des Etats-Unis vers la Chine ont été reconditionnés par Zhejiang et réexpédiés sans scrupule vers l'Europe. Jusqu'à la découverte ensuite d'impuretés dans nombre de lots de médicaments génériques appartenant à la famille des sartans (une molécule utilisée dans le traitement de l'hypertension), fabriqués en Chine et en Inde. Des accidents industriels qui ne sont pas rares. Ainsi, entre 2004 et 2013, les productions du laboratoire indien Ranbaxy, un des plus gros fournisseurs mondiaux de génériques, ont fait l'objet de huit procédures majeures de retrait. Certains experts, qui appellent à la relocalisation de cette production, dénoncent également les contrôles de qualité des matières premières, qui reposent sur les déclarations des fabricants eux-mêmes, d'où les fraudes régulièrement épinglées.
(Marianne - 9 mai 2019)