"Faut-il en finir avec l'homéopathie ?"
La Croix poursuit le débat sur l'homéopathie. Après la publication d'une tribune de 1.400 professionnels de santé contre les médecines alternatives, le conseil de l'Ordre a indiqué avoir demandé à l'Académie de médecine de se prononcer sur ces thérapies. "Je trouve aberrant que des hôpitaux ouvrent des consultations d'homéopathie. Alors qu'on ne cesse de demander à l'hôpital de faire des économies, il est quand même curieux de développer une activité dont l'efficacité n'est pas prouvée scientifiquement", s'indigne Julien Degremont, médecin à l'hôpital du Cateau-Cambrésis (Nord). Selon lui, ces prescriptions reviennent "à donner à l'homéopathie une légitimité que la science ne lui donne pas. C'est aussi pour cette raison que nous demandons que soient supprimés les diplômes universitaires (DU) d'homéopathie". Jean-Lionel Bagot, médecin homéopathe à Strasbourg, rappelle de son côté que l'homéopathie n'est pas utilisée pour traiter la maladie, mais comme soin de support, "notamment pour aider les patients souffrant d'effets secondaires des traitements". "Je travaille en très bonne entente avec des oncologues hospitaliers qui m'adressent des patients ayant des problèmes de fatigue, de nausées ou de troubles du sommeil. Dans ce cas, l'homéopathie peut être très efficace", indique-t-il.
(La Croix - 10 avril 2018)