Faut-il croire à la fin prochaine de l’épidémie ?

Environ 300 nouveaux cas de Covid-19 sont désormais détectés chaque jour dans toute la France. Soit presque 20 fois moins que lors du pic de l’épidémie début avril. La baisse se poursuit aussi dans les services de réanimation avec hier un bilan de 1.555 patients traités, 54 de moins que lundi. Cette décrue régulière écarte pour le moment tout rebond des contaminations et le risque d'une deuxième vague. "Nos données nous font dire que beaucoup de gens ont déjà rencontré le virus et que le réservoir de personnes qui peuvent encore être atteintes n’est plus très important. En d’autres termes, le virus a atteint pratiquement tous ceux qu’il pouvait atteindre, et est en train de reculer, comme la plupart des épidémies saisonnières. C’est pour cela que nous estimons qu’il n’y aura pas de deuxième vague", explique au Parisien Laurent Toubiana, qui dirige une équipe à l’Institut de recherche pour la valorisation des données de santé. D'autres experts en épidémiologie se montrent cependant plus prudents. Même si cela est moins flagrant, le virus circule toujours en France: au moins 46 clusters ont été identifiés entre le 9 et le 19 mai. Et de nombreux cas échappent probablement à la surveillance, faute de dépistage généralisé. Dans ce contexte d'incertitudes, ils mettent en garde contre un relâchement trop rapide des mesures de déconfinement. "Rien ne permet de prédire l’avenir, mais il serait dangereux de parier sur un arrêt de l’épidémie", prévient le Pr Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale à Genève. "Il faut au contraire rester mobilisé."

(Le Figaro, Le Monde, Le Parisien – 27 mai 2020)