Faut-il autoriser la vente de médicaments dans les supermarchés ?

La ministre de la Santé s'oppose à l'autorisation de la vente de médicaments sans ordonnance en grande surface, l'une des propositions phares du rapport de l'Autorité de la concurrence sur le marché du médicament. Agnès Buzyn estime qu'une telle réforme pourrait fragiliser le réseau des pharmacies en milieu rural. "Quand on parle de la désertification médicale, de l'abandon des territoires, de fragiliser les petites pharmacies en zone rurale, qui sont souvent le premier recours pour les personnes malades, je pense que ça serait une très mauvaise idée et un très mauvais signal", a indiqué la ministre sur Europe 1. Dans La Croix, Philippe Besset, président de la Fédération des pharmacies d'officine (FSPF),  rappelle en outre le travail de la profession: "L'objectif d'un pharmacien n'est pas de vendre le plus de boîtes de médicaments possible. C'est de conseiller au mieux les patients sur leur santé. Or, chacun sait que le but de la grande distribution, sa raison d'être, c'est de vendre le maximum de produits en faisant la plus grande marge possible." Egalement interrogée par le journal, Isabelle de Silva, la présidente de l'Autorité de la concurrence, fait valoir ses arguments. "Aujourd'hui, on constate que le prix de ces produits peut être très variable d'une officine à l'autre, avec des écarts pouvant aller de un à quatre. Nous pensons qu'en ouvrant la vente à de nouveaux acteurs, comme les enseignes de la grande distribution, on pourrait introduire une concurrence susceptible de faire baisser les prix et donc d'agir en faveur du pouvoir d'achat du patient-consommateur."

(La Croix - 8 avril 2019; Le Point - 5 avril 2019)