Entre repli scientifique et menaces douanières, Trump déstabilise l'environnement pharmaceutique
Les Echos passent en revue les dilemmes de l'industrie pharmaceutique aux Etats-Unis, obligée d'investir massivement pour éviter de potentiels frais de douane coûteux, et confrontée en même temps à une basse des financements publics de la recherche médicale, qui met en péril de nombreuses innovations clés. Les 130 programmes utilisant l'ARNm, qualifiée en 2021 par Kennedy Jr. de "vaccin le plus mortel jamais inventé", pourraient ainsi perdre leur financement public. Les instituts nationaux de santé (NIH) conseillent d'ailleurs aux chercheurs de ne plus faire référence à l'ARNm dans leurs demandes de subventions. Principale victime de cette chasse aux sorcières: Moderna, qui développe des dizaines de vaccins à ARNm pour diverses maladies. Déjà, le groupe a perdu un financement de 590 millions de $ pour son vaccin contre la grippe aviaire destinés aux humains. Le programme a été abandonné, car la biotech n'a pas les moyens de payer l'essai clinique. Autre domaine qui concentre les inquiétudes des chercheurs, la lutte contre le VIH. Sur 1,3 milliard de $ alloués à la prévention, la Maison-Blanche envisage 700 millions d'économies. Elle a également mis fin à de nombreux programmes à l'international, avec le risque de réduire les investissements dans le domaine, notamment des groupes spécialisés, comme ViiV Healthcare et Gilead. Toutefois, malgré les incertitudes grandissantes du marché américain, les investissements se multiplient sous la menace des droits de douane, note Le Figaro. Vendredi, l’américain Johnson & Johnson y a annoncé un investissement massif de 55 milliards sur quatre ans, destiné à doper ses capacités de production, mais aussi de recherche et développement dans le pays. Le mois dernier, Eli Lilly annonçait 27 milliards pour construire quatre usines aux États-Unis. Merck & Co. investira de son côté 8 milliards de $ dans le pays d’ici à 2028.
(Le Figaro, Les Echos – 24 mars 2025)