Endométriose: des annonces en manque de financement
Les ministres de la Santé ont profité vendredi de la journée mondiale contre l'endométriose pour rappeler leur engagement, en renforçant notamment l'accès à un test de dépistage de la maladie. Pour Libération, cette journée est également l'occasion d'un bilan des actions lancées en 2022 par la "grande stratégie nationale" d'Emmanuel Macron. Ainsi, si des étapes ont été franchies (création de filières de soins spécifiques, inscription dans les programmes de médecine, budget pour la recherche…), de nombreuses difficultés persistent, tant dans le diagnostic – encore trop long – que la prise en charge et l’accompagnement de la maladie. "Les campagnes de sensibilisation du grand public, pour les néophytes, sont une bonne chose", reconnaît Yasmine Candau, la présidente d’EndoFrance. "Mais maintenant les patientes attendent des solutions dans leur quotidien." L'association réclame par exemple des annuaires dédiés pour assurer le suivi des femmes par des médecins formés. Elle appelle aussi à un meilleur accompagnement des patientes au travail. "Dans une enquête menée en 2020, 65% des patientes reconnaissaient que l’endométriose gâchait leur vie professionnelle. Il faut réfléchir à l’aménagement du travail, entraîner une prise de conscience des employeurs, faciliter l’accès aux indemnisations…" Endomind, autre association, veut en outre mettre l’accent sur la vie sexuelle très entravée par les douleurs. Elle regrette également l'absence d'inscription de l’endométriose parmi les affections de longue durée.
(Libération – 29 mars 2025)