Des essais cliniques illégaux pour vendre des patchs à prix d'or

Interdits par les autorités sanitaires jeudi, les essais cliniques menés par les Prs Henri Joyeux et Jean-Bernard Fourtillan, sur des patients atteints d'Alzheimer et de Parkinson, n'étaient pas seulement illégaux et dangereux pour la santé: ils étaient, selon Le Parisien, également payants. Les patchs cutanés contenant de supposés dérivés de la mélatonine étaient ainsi vendus entre 1.000 et 1.500 €. La Miviludes, organisme de lutte contre les dérives sectaires, avait reçu plusieurs alertes ces derniers mois. L'une livrait ainsi des détails sur les méthodes de recrutement de l'association. L'approche des patients se serait faite, en partie, lors de conférences faisant salle comble, où des médecins et des patients étaient invités. A l'entrée, chacun était prié de laisser son téléphone portable dans des casiers. "Il nous a été indiqué que des modèles de patchs circulaient au cours de ces réunions", indique Anne Josso, secrétaire générale de la Miviludes. "Il faut comprendre que Parkinson est une maladie dont on ne meurt pas, mais dont on ne guérit pas non plus. Tout ce qui est présenté comme extraordinaire attire forcément des patients désemparés", explique Raymond Guichard, responsable de l'antenne départementale de la Vienne de l'association France Parkinson, qui n'avait pas eu écho des tests pratiqués dans l'abbaye. Interrogée samedi sur France Inter, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s'est dite "effondrée, horrifiée", par l'ampleur de ces essais cliniques menés illégalement et a affirmé qu'il y aurait "des sanctions et des poursuites". 

(La Croix - 23 septembre 2019; Le Parisien - 22 septembre 2019)