Déremboursement des "anti-Alzheimer"
De nombreux journaux reviennent ce matin sur la décision de la Commission de la transparence de rendre un avis d'"intérêt médical insuffisant" à quatre traitements de la maladie d'Alzheimer et leurs génériques (Ebixa®/mémantine, Aricept®/donépézil, Exelon®/rivastigmine et Reminyl®/galantamine). L'avis, rendu mercredi, mais encore non disponible, a été diffusé une semaine avant sa publication officielle. Le ministère de la Santé va donc attendre de pouvoir le consulter avant de se prononcer sur un éventuel déremboursement des médicaments. Rien ne l'y oblige, mais cela permettrait d'économiser 100 à 130 millions d'€ par an, notent Les Echos. Pour la plupart des 850.000 malades d'Alzheimer en France, un déremboursement ne changerait pas grand-chose. Seuls 30.000 à 40.000 patients consomment encore ces médicaments. "Les industriels savent que ça ne marche pas, c'est pourquoi ils n'ont pas pris la peine de financer des études cliniques ambitieuses", explique Jean-David Zeitoun, chercheur spécialiste du médicament. Mais aucun pays n'a sauté le pas du déremboursement, souligne-t-il: "Ce serait une bonne décision, mais dure pour les patients qui auront un sentiment d'abandon". Un avis que ne partage pas le Pr Mathieu Ceccaldi, neurologue à Marseille et président de la Fédération nationale des centres mémoire de ressources et de recherche (FCMRR). Selon ce spécialiste, interrogé par le Quotimed, un déremboursement "va faire du mal aux patients, car les effets cognitifs et comportementaux ne sont pas substituables par d'autres molécules. Les praticiens vont se tourner vers les neuroleptiques, autrement plus délétères que les anti-Alzheimer".