Comment Servier s'est relevé de la crise du Mediator
Challenges fait le point sur la stratégie des laboratoires Servier depuis 2010 et la crise du Mediator. Le laboratoire était alors en outre confronté à une situation économique difficile, face à l'absence de relais à son blockbuster Coversyl® (périndopril), tombé dans le domaine public. "Nous étions devenus un groupe étriqué, sans imagination et sans vision à l’international", observe un chercheur qui a quitté la société en 2016. "Mais tous ces déboires ont probablement été bénéfiques en forçant Servier à se transformer." La métamorphose, saisissante, est orchestrée par Olivier Laureau, intronisé président fin 2015 après avoir été le directeur financier. "Nous avons mis l’accent sur trois axes principaux", indique-t-il. "Nous avons d’abord refondé notre R&D en l’orientant sur l’oncologie, la neurologie et l’immuno-inflammation. La présence géographique du groupe a aussi été élargie avec notre installation aux États-Unis. Et puis nous avons mis l’accent sur les biotechnologies." Une stratégie appuyée par d'importantes acquisitions, dont celle de la branche oncologie du laboratoire irlandais Shire pour 2 milliards d'€ en 2018. Dès 2014, Servier a aussi pris le virage des CAR-T cells, en s’alliant à la biotech française Cellectis. Les résultats sont au rendez-vous: en dix ans, le chiffre d’affaires est passé de 3,8 à 4,7 milliards d'€, et devrait atteindre 6,5 milliards d’ici à 2025. Et le portefeuille de produits culmine à 27 projets en clinique.
(Challenges – 7 novembre 2021)